par Depuis son arrivée en 2022, l’application chinoise de commerce électronique Temu a su séduire de nombreux consommateurs grâce à ses prix défiant toute concurrence. Cependant, cette popularité a rapidement été ternie par de sérieuses accusations de malveillance et de collecte abusive de données personnelles.
Le 25 juin 2024, le procureur général de l’Arkansas, Tim Griffin, a lancé un pavé dans la mare en qualifiant Temu de “malware dangereux”. Selon la plainte déposée, l’application ne se contente pas de proposer des produits bon marché, elle espionne également ses utilisateurs. Griffin soutient que Temu, sous l’apparence d’une simple application commerciale, agit comme un cheval de Troie, accédant sans permission à l’ensemble des données des téléphones sur lesquels elle est installée. Ces données comprennent les photos, la localisation, les contacts, les messages, les documents et même d’autres applications .
Les recherches et rapports médiatiques cités dans la plainte révèlent que Temu pourrait recompiler son code et modifier ses propriétés afin de contourner les paramètres de confidentialité des utilisateurs. Pire encore, les informations récoltées seraient monétisées et vendues à des tiers. Griffin affirme que les propriétaires de Temu, PDD Holdings, pourraient être contraints par le gouvernement chinois de partager ces données, intensifiant ainsi les craintes liées à la sécurité des données .
Les conséquences pour les utilisateurs sont loin d’être anodines. En plus du vol de données personnelles, ces pratiques exposent les utilisateurs à des risques de sécurité majeurs. Il est même avancé que les non-utilisateurs ne sont pas à l’abri : envoyer un simple SMS à une personne ayant installé Temu pourrait suffire à compromettre leurs propres données privées .
Face à ces accusations, Temu a exprimé sa surprise et prévoit de se défendre vigoureusement. L’entreprise dément catégoriquement les allégations, les qualifiant de sans fondement et basées sur des informations erronées .
Les avis sur cette affaire sont partagés. Certains experts soulignent que la collecte de données est une pratique courante parmi de nombreuses applications et services en ligne, et que Temu n’est pas une exception. D’autres, en revanche, insistent sur la nécessité d’une plus grande transparence et d’un consentement éclairé des utilisateurs, appelant à une réglementation plus stricte pour protéger les données personnelles.
En somme, la polémique autour de Temu illustre un dilemme plus vaste entre les avantages économiques offerts par des produits à bas prix et les risques liés à la sécurité des données personnelles. Pour les consommateurs, il est crucial de peser ces aspects avec soin et de rester vigilants quant aux plateformes qu’ils choisissent d’utiliser. Une meilleure compréhension des pratiques de collecte de données peut aider à prendre des décisions plus éclairées et à garantir une protection accrue de la vie privée.
