Twitter, sous la direction d’Elon Musk, fait face à un conflit potentiellement coûteux avec l’Union européenne (UE) en quittant le code de l’UE contre la désinformation. Ce développement pourrait avoir des conséquences sérieuses avec la mise en œuvre imminente de la loi sur les services numériques (DSA).
Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, a confirmé que Twitter s’est retiré du code de l’UE, un accord volontaire initié en 2018 pour combattre la désinformation en ligne. Cet accord a été soutenu par de nombreux acteurs majeurs, dont Meta, Google et Microsoft, ainsi que par des professionnels de la publicité, des vérificateurs d’informations et des ONG. Des sanctions étaient prévues pour les sites diffusant de la désinformation.
Twitter a gardé le silence face aux rumeurs de son retrait qui ont circulé ces dernières semaines, répondant aux demandes des médias uniquement par des réponses automatisées. Cependant, Vera Jourova, vice-présidente de la commission européenne chargée de la transparence, a exprimé son malaise croissant face à la désinformation sur le réseau social, en particulier concernant la guerre en Ukraine.
L’UE a averti que même si Twitter n’est pas lié par le code volontaire, il pourrait faire face à de sérieuses conséquences avec l’entrée en vigueur du DSA en août. Cette loi exigera le respect de certaines règles de modération de la désinformation par les réseaux sociaux, sous peine d’amendes allant jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Thierry Breton a rappelé que les obligations de Twitter restent malgré son retrait du code.
L’UE, résolue à faire respecter la loi, menace maintenant Twitter. Jean-Noël Barrot, ministre chargé de la transition numérique et des télécommunications, a averti que si Twitter ne se conformait pas aux règles européennes d’ici au 25 août, il pourrait être interdit en Europe. Jean Cattan, secrétaire général du conseil national du numérique, a souligné la nécessité de veiller à ce que les algorithmes de Twitter n’encouragent pas la haine. Il a également critiqué Musk pour jouer selon ses propres règles, au lieu de celles de l’UE. La tension est à son comble, et le risque d’une interdiction de Twitter en Europe est réel.